Vous entendez ce claquement sec du palet qui fracasse la planche de peuplier. Regardez comment la pièce de fonte trône désormais à quelques millimètres du petit. Magnifique. Coup parfait. N'importe quel joueur du dimanche jubilerait au point de se vanter d'être le nouveau champion de Bretagne de la discipline. Pardon, champion du monde. Avec un coup comme ça, c'est sûr, la partie est dans la poche. Pourtant, le coup d'après, tout s'effondre. Un adversaire fait mieux. Chapeau. Mais le parfait joueur de palet n'abdique pas. Jamais. Il repart à l'attaque de la planche.
Voilà, ça, c'est le palet. Un jeu d'adresse comme un shoot de bonne humeur réclamant un peu de mauvaise foi et beaucoup de décontraction. Des décennies que ça dure et perdure en Bretagne. Demandez à un sociologue, il vous racontera qu'il s'agit là d'un outil du lien social breton. Un autre surenchérira sur le caractère identitaire « fort » de la discipline. Un chorégraphe serait même capable de décrypter le lancer du palet comme une danse. On peut tout dire sur ce jeu. C'est d'ailleurs ce que l'on a fait.
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